Pour faire face à une baisse des résultats en France et mener à bien sa politique tarifaire, le groupe a décidé de donner quelques tours de vis à l’organisation générale.
Chez Casino, il y a l’International, florissant et le marché domestique, à la peine. Deux poids, deux mesures et une stratégie adaptée à chacun.
Sur le plan mondial, avec le renforcement des moyens et des équipes de management, sur le plan français avec une politique de réduction des coûts. Cette dernière, engagée depuis 2011, s’est renforcée l’an dernier et se poursuit en cette année 2013. Il est vrai que Casino, comme l’ensemble du secteur, souffre de la désaffection des ménages dans ses grandes enseignes (hypermarchés et supermarchés), alors que son engagement dans la bataille des prix, effectif dès le quatrième trimestre 2012, rogne les marges.
Pour faire face, le groupe a donc serré un peu plus les boulons, en attendant des jours meilleurs. Le temps est aux économies à tous les étages et dans tous les domaines. Dans les magasins notamment, comme par exemple la suppression de la musique pour ne plus payer les droits de la SACEM (lire ci-dessous). Comme également les coupures automatiques d’éclairage sur certaines zones moins fréquentées par la clientèle, dans le cadre d’un programme d’amélioration de l’efficacité énergétique.
Mais l’impact de cette chasse « au gaspi » se ressent également sur l’évolution des effectifs. Entre 2010 et décembre 2012, Casino a perdu 5 936 salariés en France (73 281 contre 79 217) hors franchisés et location-gérance, selon les données publiées par le groupe.
En début d’année, Jean-Charles Naouri, pdg du groupe, avait néanmoins précisé que la réduction des coûts engagée, se ferait « sans plan social » (1). Sans plan, mais, avec l’arrêt du recours à l’intérim, le non-renouvellement des CDD, mais aussi, comme l’ont pointé les organisations syndicales, le non-remplacement des départs à la retraite, des congés et des arrêts maladies, augmentant la charge de travail des « restants ». Diverses manifestations des salariés d’hypermarchés ont été organisées en France sur ce thème.
Une baisse des effectifs qui se traduit également selon la CGT, « par un transfert des magasins intégrés en franchise pour diminuer la masse salariale ».
Le recours aux ruptures conventionnelles des contrats de travail est également apparu. À petites doses semble-t-il : « Il ne s’agit pas d’un tsunami. Ces recours ne concernent que quelques dizaines de personnes dans les effectifs France » évoque à ce sujet Alain Marquet, délégué syndical groupe CFE-CGC. Tenu à la confidentialité, dans la période qui précède la publication de ses résultats le 25 juillet, le groupe Casino n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet avant cette date.
(1) : Sur 2012, le nombre de licenciements, pour autre cause qu’économique (abandon d’emplois, absences répétées, faute professionnelle…), s’élève à 3 384 sur le périmètre France.
source: Le Progrès.fr