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13 juillet 2009 1 13 /07 /juillet /2009 12:49





Haïe du monde paysan, la grande distribution
est-elle aussi mal-aimée des consommateurs ? Est-elle passée du statut d'"ami public numéro un", premier défenseur de son pouvoir d'achat, à celui d'"ennemi public", comme l'affirme
Georges Chétochine, consultant spécialiste du secteur ? Le désamour des consommateurs ne va sans doute pas aussi loin. Toutefois, en silence, les Français soutiennent le combat des agriculteurs à l'encontre de Leclerc, Auchan, Carrefour, Intermarché ou Casino, accusés d'étrangler les producteurs pour empocher de confortables bénéfices. Selon un sondage du Figaro.fr, 80 % des personnes interrogées comprennent la colère des agriculteurs.

Les Français ne sont pas - ou plus - dupes:
 "Ils ont bien compris qu'au cours des dernières années la grande distribution a développé des marges largement exagérées",
atteste
Alain Bazot, président de l'association de consommateurs UFC-Que choisir. "L'image de la grande distribution est écornée", poursuit-il.

Les ventes des hypermarchés fléchissent. La fréquentation baisse. Les consommateurs leur préfèrent de plus en plus les petits épiciers et les marchés de quartier, quitte à payer, parfois, un peu plus cher. Selon le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc), les Français ont développé jusqu'à un "désir de vengeance" à l'encontre des acteurs de la grande distribution.

Car l'histoire a changé. Dans les années 1970 et 1980, les hypermarchés contribuaient à la désinflation. Grâce à eux, des ménages modestes dans les villes, dans les campagnes, ont pu s'acheter un téléviseur, un aspirateur et, surtout, des produits alimentaires frais.

Aujourd'hui, en dépit d'un discours agressif et militant, la grande distribution ne rime plus avec bon marché. "Entre 2000 et 2003, la grande distribution a été inflationniste et l'est encore depuis 2008", observe Nicolas Bouzou, économiste chez Asteres. Le débat incompréhensible sur les marges arrière a au moins fait comprendre au public que
les pratiques du secteur étaient pour le moins opaques. Certains osent dire déloyales.


Pour le consommateur, l'hypocrisie soupçonnée du combat des distributeurs contre la vie chère est devenue manifeste avec la crise. S'il a pu se résigner à voir enfler les prix des pâtes alimentaires, début 2008, du fait de la flambée des cours du blé, il était plus délicat d'accepter que les prix ne baissent pas après que ces mêmes cours eurent rechuté. La grande distribution s'est dite victime. En vain.


Le consommateur, plus averti, fait le bilan : ceux qui se revendiquent épiciers figurent depuis plusieurs années déjà en bonne place dans le palmarès des plus grandes fortunes de France. Quant à leurs "épiceries", ce sont bien souvent des multinationales cotées au CAC 40.


A priori rien de répréhensible. Le rôle d'une entreprise est de grossir et de gagner de l'argent. Les attaques contre les distributeurs peuvent paraître d'autant plus injustes qu'au regard d'autres professions leurs marges - de l'ordre de 2 % à 6 % - ne sont pas exorbitantes. Du fait de la crise, les profits des plus grands acteurs ont même reculé de plus de 20 % en 2008. Et, avant la crise, leurs résultats restaient sans comparaison avec ceux de leurs concurrents anglo-saxons, les géants Tesco ou Wal-Mart.

Pour la plupart des Français, "tout ce qui est grand est nuisible à l'économie, à la planète", signale le sociologue Gérard Mermet, auteur de La Francoscopie. "Small is beautiful", dit-il, et dans le combat du "global face au local", le Français choisit, comme à l'accoutumée, de défendre le plus petit si ce n'est le plus faible.

Et peu importe que le commerce et la distribution, avec 650 000 salariés, soit le premier employeur privé du pays.
 Le public retient le sort de ces caissières payées au smic après dix ans d'ancienneté et remplacées peu à peu par des automates. Il est consterné d'entendre des cas, certes, et bien heureusement, exceptionnels, de certaines d'entre elles licenciées pour une erreur de caisse dérisoire ou sanctionnées pour avoir fait grève.


Le ressentiment envers la grande distribution n'est pas rationnel. Il est émotionnel. Le consommateur aime consommer mais il culpabilise. "Consommer, c'est détruire", explique M. Mermet. La montée de la préoccupation environnementale n'est pas étrangère à ce sentiment. Les grandes surfaces paient d'être des lieux de tentation. Discompteurs mis à part, elles sont, pour les ménages modernes, une caricature de la société de consommation.

Les stratégies de développement des enseignes n'ont fait que renforcer ce jugement. Les hypermarchés sont devenus des "gigamarchés" de plusieurs dizaines de milliers de mètres carrés dans lesquels les chefs de rayon se déplacent en patins à roulettes. Pour offrir toujours plus de choix, les magasins se sont transformés en laboratoires marketing testant le consommateur pour lui faire acheter plus, plus souvent. Et il n'est pas rare de voir aujourd'hui en rayon plus de cinquante références de brosses à dents...

Les "hypers" sont allés trop loin. Les Français saturent. Mais la grande distribution, habituée aux attaques en règle, n'a sans doute pas dit son dernier mot.

 


Source: Le Monde.fr

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commentaires

B
Comment faire pour combattre ces fumiers????? Leurs stratégies commerciales sont parfaites et même si les conso ne sont pas d'accord avec leurs modes de fonctionement, ils finissent toujours par y retourner.....<br /> <br /> Paul Brassinne<br /> Licencié en économie et gradué en marketing<br /> <br /> Je connais très bien ces enfoirés et ils me dégoûtent, ils font crever le monde du haut de leur tour d'argent....ils sont devenu bien plus puissant que les banques....<br /> <br /> Merci
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A
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Y
"Les ventes des hypermarchés fléchissent. La fréquentation baisse. Les consommateurs leur préfèrent de plus en plus les petits épiciers et les marchés de quartier, quitte à payer, parfois, un peu plus cher"<br /> <br /> c'est bien dommage le con somateur aveugle pense qu'il trouvera des produits moins cher et de meilleurs qualite sur les marches, c'est tres loin d'etre souvent le cas.
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A
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Y
" Le public retient le sort de ces caissières payées au smic après dix ans d'ancienneté"<br /> <br /> et c'est bien malheureux, si les gens sont con excusez moi mais il n'y a pas d'autre mot, personne ne peut rien y faire.<br /> smicar OK comme dans bien d'autre metier mais smicard avec 13 eme mois participation interressement CE mutuel ....<br /> je suis bien concient que ces primes ont degringole depuis des annees mais force est de constate qu'avant que tout aille moins bien, on n'entendait jamais les caissieres se plaindre de leur sort, on a vite oublie que dans certaines enseignes enfin une en particulier, certaines caissieres pouvaient partir avec le pactol grace a l'actionnariat.
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A
<br /> Merci de votre visite et de votre commentaire.<br /> <br /> <br />
D
Blogs are so interactive where we get lots of informative on any topics nice job keep it up !!
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A
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