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11 décembre 2013 3 11 /12 /décembre /2013 05:48

Une vingtaine d’employés de l’enseigne de hard discount de Pringy, de Vert-Saint-Denis, Savigny-le-Temple et de Melun s’était réunie lundi dernier, devant le magasin de la ville préfecture pour protester contre la dégradation de leurs conditions de travail. Des salariés avaient également bloqué les entrepôts pour ralentir les livraisons dans les commerces. Ces derniers dénoncent une surcharge de travail, des cadences intenables, des pressions de la direction mais aussi des humiliations qui mettraient en danger la santé physique et morale des salariés. « On ne compte plus les arrêts maladies, les ruptures conventionnelles, les dépressions et les accidents du travail », remarque Catherine Leroyer, déléguée syndicale UNSA, en colère.


45 articles à la minute


« On nous prend pour de la merde (sic) », s’insurge une gréviste qui révèle « une attitude odieuse de son patron qui dévalorise ses employés devant les clients. » Et un autre salarié d’ajouter : « On nous vend du rêve. Mais cela fait 13 ans que je travaille pour Lidl et je gagne toujours 1 000 euros net ! Les primes ont été supprimées il y a 4 ans, la productivité doit sans cesse être augmentée. Il manque du personnel et on nous met la pression pour travailler plus vite. »

Avec une obligation de scanner 45 articles à la minute – un chronomètre enregistre les données à chaque poste – et de réaliser entre 1800 et 2200 euros de chiffre d’affaires par jour et par caissier, les employés ont le sentiment d’être pris pour « des machines ». Certaines caissières n’hésitent pas à parler de harcèlement. « Je viens travailler tous les jours avec la boule au ventre », raconte une salariée.


Forte mobilisation nationale


Conséquence de ce ras-le-bol général : en France, le mouvement a été globalement bien suivi. « La direction a voulu nous amadouer en nous envoyant un bon d’achat de 100 euros à dépenser chez Lidl, bien sûr, regrette Catherine Leroyer. De l’argent qui revient donc dans leur poche ! »

La direction régionale a refusé tout commentaire. Dans un communiqué, Lidl France précise néanmoins que « pour les préparateurs de commandes des plus de 6 ans d’ancienneté, le taux horaire incluant le 13e mois est supérieur de 38 % au Smic » et affirme donner la « priorité au dialogue social et à l’évolution interne pour les salariés ». Reste que les caissiers réclament une augmentation de salaire de 3 % et une baisse de la productivité en magasin. Les grévistes de Melun se sont ensuite rendus devant le magasin de Vert-Saint-Denis où ils auraient essuyé des menaces de mises à pied.

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3 mars 2013 7 03 /03 /mars /2013 10:14

La raison ? « Au cours de récentes négociations salariales(annuelles), un haut cadre de Lidl s’en est pris aux salariés des entrepôts et à la CGT, rappelant les propos du PDG américain de Titan dans l’affaire Goodyear. Ce qui revient à traiter ses salariés de fainéants. »

La délégation CGT a réagi à ses propos en quittant la salle des négociations. « Conscient, d’ailleurs, d’avoir heurté les représentants du personnel, ce même dirigeant parle de plaisanterie. Les salariés de Lidl Guingamp demandent des excuses », souligne la CGT dans un communiqué.

« Ainsi, nous, salariés de l’entrepôt, qui venons ici pour gagner notre vie et nourrir nos familles, nous serions des fainéants vivant au crochet de la SNC Lidl ? » s’insurge le syndicat.

 

Source Ouest France

 

 

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18 janvier 2013 5 18 /01 /janvier /2013 08:40

Le SETCa dénonce un "malaise" chez Lidl: la direction "ouverte au dialogue"

 

 

"Nous sommes toujours ouverts au dialogue avec nos partenaires sociaux, et nous pensions entretenir une bonne relation", indique jeudi Lidl en réaction au SETCa qui dénonce un "malaise" au sein de l'entreprise et une série de licenciements de cadres.

"Ce communiqué donne une fausse réalité de ce qui se passe au sein de l'entreprise. Nous sommes une grande entreprise et nous accordons beaucoup d'importance à un bon dialogue social. En attestent les accords réalisés avec nos partenaires sociaux dans le cadre de nos projets réussis concernant les heures d'ouvertures étendues et nos dimanches d'ouvertures", explique Julien Wathieu, porte-parole de Lidl.

La grogne dans certains magasins est liée au licenciement de plusieurs cadres. Pieterjan Rynwalt, également porte-parole de Lid, reconnaît le licenciement d'un cadre mais précise qu'il a lieu "après plusieurs signaux et avertissements. De plus, la procédure légale a été observée". "Par respect pour le collaborateur en question, nous n'expliquerons pas les différents détails. Mais nous pouvons assurer que le licenciement est arrivé après divers entretiens et avertissements. Dès lors, nous avons pris la décision d'arrêter notre collaboration. Cela s'est déroulé dans des conditions correctes et dans le respect des règles du travail", affirme encore le porte-parole.

Selon le SETCa, la direction a désormais les cadres dans le collimateur. "La direction s'en est récemment prise aux cadres en procédant à une rafale de licenciements. Licenciement arbitraire après 15 ans d'ancienneté, maladie, burn out, pression scandaleuse sur les managers de vente, démissions, surcharge de travail... Voilà le lot quotidien des cadres. S'ils ne sont pas en capacité de travailler correctement, le personnel de 'base' en souffre également", estime le syndicat.

"Tant les travailleurs des magasins que les cadres réclament un dialogue social qui permette à chacun de pouvoir exercer sa fonction correctement. Ce que la direction refuse jusqu'à présent", ajoute le syndicat.

 

 

Source : http://www.rtbf.be/info/economie/detail_le-setca-denonce-un-malaise-chez-lidl-la-direction-ouverte-au-dialogue?id=7909761

 

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13 octobre 2012 6 13 /10 /octobre /2012 12:30

 

 

Tôt ce vendredi matin, une vingtaine d’agriculteurs a bloqué les entrées du parking du magasin LIDL d'Ancenis avec des caddies renversés, un tracteur avec une remorque et un dépôt de déchets.

« Cette opération ’A qui le tour ?’ menée par les Jeunes agriculteurs et la FNSEA a pour but de faire pression auprès des distributeurs, afin que reprennent les négociations pour arriver à des accords sur une augmentation des prix.

Il s'agit de pallier ainsi l’augmentation des matières premières », expliquent Mickaël Trichet et Nicolas Lebrun, les responsables des syndicats agricoles.

Livreurs et clients les plus matinaux ont dû rebrousser chemin. Les manifestants ont quitté les lieux vers 10h.

 

source: Ouest France

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30 juin 2012 6 30 /06 /juin /2012 16:14

L'enseigne devra s'acquitter de 10 000 euros d'amende. Deux responsables écopent de prison avec sursis pour avoir refusé l'embauche d'une femme étrangère.

Le tribunal correctionnel de Senlis (Oise) a condamné mercredi deux responsables de l’enseigne hard-discount Lidl à six et quatre mois de prison avec sursis pour avoir refusé d’embaucher une jeune femme étrangère.

Le parquet avait requis lors de l’audience, le 16 mai, huit mois de prison avec sursis à l’encontre des deux hommes - le directeur régional Ile-de-France nord et un responsable administratif chargé des ressources humaines - poursuivis pour «discrimination à l’embauche» par une caissière du magasin Lidl de Nogent-sur-Oise (Oise).

Les deux responsables ont également été condamnés à respectivement 5 000 et 3 000 euros d’amende, et à suivre un stage de citoyenneté à leurs frais. Lidl, qui comparaissait en tant que personne morale, a été condamnée à 10 000 euros d’amende, et à verser solidairement 10 000 euros de dommages et intérêts à chacune des parties civiles.

Outre la plaignante et neuf autres salariés, le syndicat Unsa et l’association SOS Racisme s'étaient constitués parties civiles dans ce procès qui avait fait l’objet de trois renvois.

La plaignante, une jeune femme d’origine ivoirienne qui a depuis obtenu la nationalité française, avait saisi la justice début 2010 parce qu’elle n’avait pas été embauchée en CDI, en raison, selon elle, de sa situation de ressortissante étrangère en possession d’un titre de séjour «vie privée vie familiale».

Ce titre de séjour, d’un an renouvelable, permet à des étrangers une résidence en France au motif de liens personnels et familiaux. Il donne droit à l’exercice d’une activité professionnelle.

Source : Libération

 

 

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18 mars 2012 7 18 /03 /mars /2012 17:36

 

Des ex-salariés du discounter allemand ont dénoncé son mode de fonctionnement digne, selon eux, d'une secte.

 

 

Un management sans pitié obnubilé par le profit et empreint de paranoïa et de cupidité. Quatre ex-salariées de Lidl, le discounter allemand implanté en Suisse depuis exactement 3 ans, ont résumé dans Der Sonntag leurs anciennes conditions de travail dans le magasin de Weinfelden (TG). Leur mission consistait à remplir les étagères, cuire le pain et être à la caisse. «Nous étions une super équipe et nous donnions tout pour la réussite de notre filiale. Et puis à cette époque, nous croyions encore les promesses de Lidl», témoignent-elles.

Vie privée tabou

A Weinfelden, la priorité absolue était de rester professionnel, pas de familiarité. Le tutoiement était tabou. Aucune tape amicale dans le dos. Même une soirée entre collègue n'a pas de place parmi les salariés de Lidl car elle pourrait avoir un impact négatif sur la réputation de la société. «Il y a eu des employés qui se sont quand même risqués à aller boire un soir une bière ensemble où ils ont été aperçus. Le lendemain, ils ont été convoqués par le patron et sont ressortis comme des chiens battus», racontent deux ex-cadres. «Qui était le délateur? Nous ne le savions pas. Par conséquent, nous avons toujours fait en sorte de nous garer le plus loin les uns des autres avant de nous retrouver dans un bar», poursuivent-elles.

Même les appels téléphoniques après le travail sont suspicieux pour Lidl. «On doit se justifier si on a appelé depuis la filiale un collègue de facturation juste après 21 heures». Les objets privés n'ont rien à faire dans le bureau, tout comme les conversations privées, même si elles concernent la famille ou des vacances. Il est également fortement recommandé de s'habiller en noir, sans aucune fantaisie de couleur. Une employée aurait été contrainte d'enlever un simple collier.

«Lavage de cerveau»

Aucune de ces règles ne figurent noir sur blanc. «Nous entendions souvent le même refrain: vous n'êtes pas ici pour penser», dénonce une ex-cadre. Tout ce qui ne collait pas au système Lidl devait avoir un coupable, «parce que le système ne peut pas mentir». Le management se reflète dans la personnalisation des numéros de téléphone internes, aucun nom, juste une fonction.

Les ex-employés parlent ouvertement de «lavage de cerveau» et de «fonctionnement dans le mode d'une secte». La hiérarchie est au cœur du système de Lidl, à l'exemple du système d'attribution des véhicules: les cadres inférieurs reçoivent une Audi A4, les membres du Comité exécutif le modèle A8.

Le système était basé sur le succès. Or ce dernier n'a pas été au rendez-vous. «Les ventes n'ont pas décollé, le rendement n'a pas été à la hauteur des attentes», témoigne une ex-salariée. En été 2009 déjà, Lidl a dû réduire le temps de travail de ses employés et licencier les salariés les plus coûteux. L'expansion annoncée n'a pas eu lieu. Au lieu des 100 magasins espérés pour la fin avril 2011, seul 80 avaient été ouverts.

Des antécédents

La publication d'un courrier interne mentionnant l'arrêt de l'expansion de Lidl avait fait scandale. Andreas Pohl, le patron d'alors, réputé colérique, avait convoqué le personnel afin de découvrir la taupe. «Il y a une sangsue parmi nous, avait-il alors lancé. Et cette sangsue suce le sang. La tique croit qu'elle peut se cacher, mais nous allons la débusquer».

Lidl ne répond pas

Lidl n'a plus de porte-parole en Suisse. Son nouveau Country Manager Matthias Oppitz n'a toujours pas été officiellement présenté. Confronté par Der Sonntag à ces accusations, ni Lidl ni Matthias Oppitz n'ont voulu s'exprimer. L'ancien chef Andreas Pohl n'était lui pas joignable pour donner sa position.

 

 

source: 20min.ch 

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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 14:22

À la veille des négociations salariales qui se dérouleront ce vendredi à Paris, les syndicats CGT, UNSA et CFTC ont appelé les salariés à débrayer sur l'ensemble de la France. A Ploumagoar, l’entrepôt de Lidl emploie entre 120 et 130 préparateurs de commandes. Ce matin une quinzaine d’employés était présents sur le site. Les syndicats jugent « méprisables » les propositions de la direction visant notamment à supprimer la participation au bénéfice. « Et l’augmentation des salaires proposée est de 1,4 % alors que l’inflation est de 2,4 % selon l’Insee », indique le délégué syndical CGT qui invite également le personnel travaillant en magasin à débrayer.

 

 

Une soixantaine de personnes ont bloqué ce matin, dès 7 h, l’entrée de l’entrepôt Lidl de Sautron. Les salariés demandent une augmentation des salaires de 150 euros ainsi que la remise en place de la participation aux bénéfices, qui a été supprimée.

 

 

Ils étaient une trentaine ce matin devant un feu palette au pied de la plateforme "Lidl" située zone du Pré-Long à Montceau-les-Mines. Préparateurs de commandes, agents de quai, carristes, tous réclament une revalorisation de leur salaire de base ainsi que l'obtention de leur prime annuelle de participation "supprimée pour l'année 2012", assurent-ils.

"Nous souhaitions une augmentation générale des salaires de 2,8 %, la direction nous propose 1,4 % et 0,4 % de rattrapage sur l'année 2011. C'est insuffisant" exprime Didier Malbruneau, délégué syndical Unsa.

Les syndicats réclament un mois de salaire de plus pour les salariés ayant atteint 20 ans d'ancienneté. "La direction fixe le seuil à 25 ans d'ancienneté alors que ce site est ouvert depuis 13 ans", poursuit-il.

Un débrayage national dans le cadre d'une journée intersyndicale destinée à peser sur les négociations salariales qui prennent fin demain.

 

Depuis 2 heures ce matin, une soixantaine de salariés de Lidl bloquent l’accès à l’entrepôt régional de Lunel dans le cadre d’un mouvement national portant sur des négociations salariales.

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7 août 2011 7 07 /08 /août /2011 09:21

 

Parti vendredi du magasin Lidl du boulevard du Général-Leclerc à Clichy, le mouvement de grève d’une partie des employés de la chaîne discount s’est étendu hier à d’autres sites : Clichy-Victor-Hugo, Franconville (Val-d’Oise) et Championnet (Paris XVIIIe).

Des débrayages afin de soutenir une caissière licenciée pour

« suspicion de manipulation frauduleuse ».


« Nous faisons le tour des magasins, souligne une déléguée du personnel Unsa. Il est inadmissible d’accuser quelqu’un sans preuve. » L’employée licenciée devrait saisir les prud’hommes.

 

 

Le Parisien.fr

 

 

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31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 06:20

 

Des cadres de Lidl se livrent. En pleine polémique sur les formes de discrimination qu’aurait pratiqué l’enseigne, ils racontent les conditions de travail dans certains magasins du hard discounter.

Deuxième partie de leur récit.


Pour le recrutement des caissiers employés libre-service, les critères de sélection seraient très stricts. Tout semble très étudié. Selon les témoignages, tout le monde ne peut pas être embauché au poste de caissier au sein des magasins de ce hard discounter.

Des profils de poste seraient spécialement élaborés pour un recrutement optimal. Au cours des sessions de formation, les futurs responsables de réseau apprennent à sélectionner le salarié idéal.

« Pas d’étrangers avec des titres de séjours précaires ; cela engendrerait trop de paperasserie et les personnes devraient s’absenter le temps du renouvellement. Nous devions également préférer les personnes qui avaient déjà occupé des emplois pénibles comme la restauration rapide ou la manutention en entrepôt», assure Charles*, ancien responsable de réseau dans les Hauts-de-Seine. « On nous demandait, poursuit-il, de privilégier les femmes aux hommes car ces derniers auraient davantage tendance à piocher dans le magasin ou dans la caisse.»

Pour Lidl, la situation de famille serait également un critère de sélection : « Les femmes célibataires sans enfants étaient très recherchées car elles pouvaient rester un peu plus au magasin et ne s’absenteraient pas très souvent » résume Charles.

 


Ces consignes biens particulières, ne se ferait qu’à l’oral. Par précaution, pas d’adresse électronique ou au compte-gouttes. «Ils ont trouvé un bon moyen de ne laisser aucune trace» affirme Sonia*, ancienne responsable de réseau à Paris. Les rares qui en ont fait la demande, ont dû attendre plusieurs années et signer de nombreux documents garantissant la confidentialité avant d’obtenir une adresse professionnelle. « Sur l’ensemble de la direction régionale de Barbery en Picardie, seule trois adresses électroniques ont été créées » assène Charles.


« Malgré nous, nous discriminions à notre tour. Nous obéissions aux ordres. C’était le cas lorsqu’il a fallu mettre fin au recrutement de salariés étrangers titulaires d’un titre de séjour portant la mention « vie privée et familiale »», regrette l’ancien responsable. Sonia précise : «Depuis début 2010, dès que le service des ressources humaines constatait qu’il s’agissait d’un titre de séjour ‘vie privée et familiale’, on nous demandait de rompre le contrat de travail au plus vite. A l’annonce de leur licenciement, les employés pleuraient, suppliaient. Ils avaient besoin de cet emploi et me demandaient des explications ».


Des explications pour justifier un licenciement ?

Lidl se serait chargé d’enseigner à ses jeunes recrues comment en fabriquer. «On nous demandait de piéger les employés et d’accumuler les preuves contre eux», rapporte Charles. Et pour se faire, « la procédure dite du ‘’Caddie test’’ fait partie des outils mis à notre disposition». L’employé est alors soumis à un contrôle visant à vérifier s’il respecte parfaitement les procédures caisse. Sur les 11 points de contrôle, le salarié doit en respecter 10 pour pouvoir réussir le test. « Difficile pour une personne en poste depuis 4 jours de ne rien oublier et de retenir par cœur les 70 codes du rayon fruits et légumes» raconte Charles. Le temps de scan des produits était également pris en compte ; pas moins de 45 articles par minute et 30 secondes pour éditer le ticket de caisse,  encaisser et rendre la monnaie. « Sans oublier de replacer quelques articles dans le Caddie et dire au revoir au client » sourit Charles, amer .


Selon cet ancien cadre, chaque responsable de réseau avait l’obligation d’effectuer des contrôles d’un genre particulier. Dès que les employés étaient hors de vue, « je fouillais dans  leurs sacs et le coffre de leur voiture. Je vérifiais également les bacs à ordures afin de m’assurer si des produits n’y avaient pas été placés en vue d‘être récupérés plus tard. Les employés étaient constamment considérés comme des voleurs en puissance », explique Sonia.


Le mode de recrutement des responsables réseaux semble tout aussi original que celui de caissiers-employés libre-service.  Le profil idéal ? Avoir moins de 30 ans, n’avoir jamais travaillé, être diplômé d’une école de commerce, être célibataire, sans enfant et de préférence de sexe masculin. « On m’a fait comprendre que mon recrutement était une faveur que Lidl me faisait», témoigne Samir*, ancien responsable de réseau en Seine-Saint-Denis. « Il fallait que je m’estime heureux, car qui recruterait un jeune diplômé issue de la banlieue, à  43 000 euros par an avec un forfait repas de plus de dix-sept euros journalier auxquels s’ajoutent une grosse cylindrée allemande et l’ essence gratuite en illimitée ? »


«On vous recrute jeunes car vous êtes plus malléables et vous n’avez pas encore connu d’autres environnements professionnels. Vous n’êtes donc pas en mesure de comparer. Nous allons vous modeler à la Lidl » aurait dit Mme M., responsable Formation nouveaux entrants. « On a signé un pacte avec le diable. Dès que l’on en prend conscience, on quitte le navire » confie Charles.

 


Une fois recrutés, et malgré leur statut de cadre, tous les responsables de réseau semblaient loger à la même enseigne. «C’était épuisant d’être sans cesse rabaissé et humilié. Je me souviens avoir passé une partie de la nuit à quatre-pattes à gratter les vieux chewing-gums collés au sol parce qu’il y avait un contrôle du siège le lendemain matin » se rappelle Sonia.

« Nous étions taxés de fonctionnaires et de fainéants si nous faisions moins de douze heures de travail par jour ou si nous ne répondions pas aux dizaines d’appels téléphoniques les jours de repos », raconte Samir.

 


Des rythmes et une pression décrits comme insupportables, de nombreux cadres ont aujourd’hui quitté Lidl. Au cours des treize derniers mois, dix-huit des vingt-cinq responsables de réseaux de la seule direction régionale de Barbery ont démissionné. La tendance semble même avoir atteint les cadres supérieurs ; la responsable achat et le responsable entrepôt ont quitté la direction de Barbery il y a quelques jours.

 

Mona Choule

 

Source:

 

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24 juillet 2011 7 24 /07 /juillet /2011 07:47

 A LIDL, la discrimination à l’embauche subie par certains étrangers ne serait que la partie émergée de l'iceberg. D’anciens employés du hard discounter allemand racontent les humiliations et les conditions de travail qu’ils ont subies et parfois fait subir. Première partie.

Il est 18h30. Samir* a le ventre vide depuis l’heure lointaine du petit-déjeuner. Comme c’est son premier jour de travail chez Lidl, difficile de parler de pause à son formateur. « Le rythme était infernal » se souvient-il. Il faut penser à tout retenir ; les codes, le jargon, les dates d’inventaire, les noms. «Je ne pouvais plus tenir sans rien avoir avalé. Manger était devenu une obsession», avoue Samir.

N’en tenant plus, discrètement, il finit par poser la question au chef du magasin. Rires aux éclats. Celle-ci interpelle hilare le responsable de réseau : «Vous entendez ça, Samir a faim et voudrait manger».

La  réponse du formateur est sans appel : « Sachez que moi, je ne déjeune jamais ». Samir se souviendra de cet épisode à chaque fois qu’il verra son ancien formateur prendre son repas – et tout son temps – à la brasserie d’à côté.

 

Des humiliations comme celle-ci seraient fréquentes au sein de Lidl. « On a tous des histoires de ce genre » prévient Samir, ancien responsable de réseau en Seine-Saint-Denis : « Nos formateurs ont été malmenés à leur arrivée dans la société, alors à leur tour, ils se vengent sur les nouveaux entrants. C’est à la limite du sadisme et du harcèlement moral ».

Samir se souvient de Noémie*, une collègue responsable de réseau. L’un de ses magasins devait être réimplanté. Pour cette opération d’ampleur au cours de laquelle les rayons changent de place durant la nuit, les collègues des départements voisins viennent en renfort ; très tôt.  Seulement, le supérieur hiérarchique de Noémie lui aurait, pour la discréditer, sciemment indiqué un faux horaire.   « La veille, notre responsable téléphone à Noémie pour lui demander d’arriver vers 8h30, raconte Samir. A son arrivée, les collègues, déjà en magasin depuis l’aube, la dévisagent, l’air de dire ‘’pour qui se prend-elle ? On fait le sale boulot à sa place et elle arrive, comme une fleur, à l’ouverture du magasin’’. Tout le monde était si épuisé et remonté qu’aucune explication de sa part n’aurait été valable. C’était impossible de rattraper ça. Elle ne l’a pas supporté et a quitté l’entreprise quelques mois plus tard. C’est une de leur stratégie pour éviter d’avoir un groupe soudé qui pourrait s’allier contre eux et leurs méthodes. Ils nous montaient progressivement les uns contre les autres.»

« Au fur et à mesure de ma formation, j’ai été mis dans la confidence de certaines pratiques » témoigne Samir. « Lorsque j’étais chef de magasin, on m’a demandé de faire pression sur les caissières. De victime, je suis passé à bourreau » ironise-t-il. « On me demandait d’imposer des charges de travail que je savais irréalisables, de surveiller le taux de productivité des caissières. Lorsque l’un des employés ne faisait plus l’affaire, on devait le pousser à la faute en le mettant principalement sur des tâches ingrates, comme le réapprovisionnement du rayon des surgelés, ou celui des fruits et légumes le matin. Il y avait également la punition de la caisse ; rester débout toute la journée. Mon responsable m’a même suggéré de placer des produits périmés après le passage d’une employée qui venait de finir son rayon » conclue-t-il.

Pendant près de six mois, les futurs responsables de réseau suivent une formation durant laquelle ils sont testés. Ils occuperont tour à tour l’ensemble des postes de la chaîne ; de caissier employé libre- service à responsable de réseau en passant par chef de magasin. « Nous étions sans cesse épiés. Seul le négatif était repéré. On s’adressait à nous sur un ton dégradant » raconte Samir. « Les formateurs voulaient savoir s’ils auront à faire à des rebelles ou à de bons petits soldats. Ils testaient notre résistance au stress, à la pression et aux situations de management hors-normes.»

Sonia*, ancienne responsable de réseau à Paris, confie : « Lorsq

ue l’on m’a transmis mon premier planning, j’ai naïvement fait remarquer qu’il n’y avait pas de jours de repos. On m’a répondu que c’était normal. J’ai eu un rythme infernal pendant des mois avant d’avoir droit à un jour de repos par semaine. Cela était censé nous préparer à tout accepter ; gérer quatre à six magasins, travailler près de 80 heures par semaine, être d’astreinte téléphonique 24h sur 24, se déplacer en pleine nuit à cause des alarmes de magasins et celles du système de réfrigération ».

 

Dès les premiers jours de formation, les nouvelles recrues se retrouvent coupées de leurs proches, de leur environnement habituel. « Les amis nous en veulent. Au dernier moment, j’ai dû annuler la soirée d’anniversaire que des amis m’avait organisée. Mon responsable voulait faire un point un vendredi soir à 100 km de chez moi. Tout est fait pour nous isoler » témoigne Samir. 

 

Sonia confirme : « Je sortais de chez moi vers 6h du matin pour n’y retourner qu’à minuit voire 4h du matin les jours d’inventaire et de réimplantation. Avec ce rythme, on devient vite aliéné. On ne vit plus vraiment dans le monde réel mais dans la bulle Lidl. Les collègues deviennent nos nouveaux amis, on reste entre nous. Finalement, tout fini par nous sembler normal ; nos voisins vivent la même chose que nous. Cela fait penser à ce que l’on pourrait vivre dans une secte. On se sent comme pris au piège. Lorsque j’ai été entendue par la police judiciaire à propos de la discrimination à l’embauche, j’ai eu l’impression de trahir mes collègues et mes responsables en disant la vérité. J’ai eu le sentiment d’avoir été corrompue par un bon salaire et une belle voiture ».

« Une fois, l’on m’a demandé si j’avais pris mon après-midi parce qu’il était 18h et que je m’apprêtais à quitter le magasin. J’y travaillais pourtant depuis 6h du matin » raconte Samir.

 

 

De nombreux responsables de réseaux ont tenté d’alerter plusieurs fois le siège à Strasbourg. Dans ces courriers, ils y dénoncent les dysfonctionnements de la direction régionale de Barbery, en Picardie, et le changement de gestion depuis l’arrivée du nouveau directeur, M. T.  A la tête des magasins de l’Aisne, de l’Oise et de l’Ile-de-France, l’ancien responsable de réseau devenu directeur régional de Barbery semblait détenir « les pleins pouvoirs.»

« C’était devenu une véritable république bananière. Il a commencé par nommer sa propre sœur au poste d’adjoint chef des ventes. Nous n’avions pas compris cette subite promotion d’autant plus qu’elle avait les pires états d’audits sur ses magasins » raconte Sonia. Et quand les employés ont demandé par courrier des explications au siège : « Nous avons eu droit à une chasse aux sorcières dont l’objectif était d’identifier les auteurs des courriers anonymes ».

Depuis l’affaire de discrimination à l’embauche de candidats étrangers (lien article n°1 ?), M. T. fait la tournée des magasins de la région. Il amasse attestations et témoignages d’employés « pour prouver son innocence ». Après sa garde à vue le 28 juin dernier par la police judiciaire de Creil dans l’Oise, « il s’est même organisé une manifestation de soutien » s’amuse Sonia.

« Ce directeur est un pur produit Lidl. Le candidat parfait pour incarner le management particulier du groupe. Un fils d’immigré portugais  pour refouler les candidats étrangers à l’embauche ; personne ne parlerait de discrimination »,  avance Samir avant de poursuivre : « Je le plains. Il l’ignore mais il est aussi  victime du système ».

 

 

 

Source : 20mn.fr

 

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