Les parts de marché du premier distributeur européen fondent en France. Pas de quoi rassurer avant la publication des résultats semestriels mercredi...
Rien ne va plus chez Carrefour. Mercredi, le deuxième distributeur mondial, derrière l'américain Wal-Mart, va annoncer ses résultats semestriels. Et ils seront mauvais. Le groupe anticipe déjà une chute de 23% de son résultat opérationnel courant. Cause principale: des performances médiocres sur le sol français qui représente 40% de son chiffre d’affaires.
Perte de parts de marché
Selon les derniers chiffres du bureau d’études Kantar, Carrefour Hypermarchés a encore perdu 0,6 point de parts de marché en juillet à 11,18% après un recul de 1 point entre mai et juin. Du même coup, le groupe s’est fait ravir sa deuxième place par Intermarché (12,4%.) Loin devant, Leclerc trône à 17,6%.
He bien belle perf de la direction de Carrefour, impensable il y à encore 5/6 ans…
Quelque chose me dit que ce n’est pas fini…
«Les excuses prêtées à Carrefour fin juin pour expliquer ces faiblesses, notamment la mise en place difficile de la nouvelle organisation informatique, commencent à s’étioler. Les erreurs de gestion en magasin (de nombreuses ruptures de stocks anormales pour un tel groupe) viennent s’ajouter à un décalage des prix face à des concurrents particulièrement combatifs», explique un analyste qui requiert l’anonymat.
Si en plus, les concurrents sont combatifs…Mais les ruptures en magasin, ce ne sont pas les concurrents, les programmes qui imposent les prix de vente public,
qui empêche les responsable de rayons de passer des commande, ce ne sont pas les concurrents, c’est Carrefour.
En effet, les prix sont de 3 à 5% plus élevés en moyenne que chez Leclerc et Intermarché. Ces derniers n’ont pas répercuté les hausses de prix des fournisseurs. Autre point noir: le nouveau format d’hyper «Carrefour Planet» qui peine encore à convaincre. C'est dans ce contexte que Noël Prioux le nouveau patron du groupe pour la France, nommé en juin, dévoilera demain son plan d'action.
Carrefour Planet est un concept génial : à l’heure des courses en 15mn grâce au Drive dévellopé par les autres enseignes, Carrefour invente des magasins « Parc d’attraction » avec des courses de 4h…
Expliquez moi comment ça peu fonctionner?
Pas d’amélioration à court terme
Mais faire revenir les clients dans les magasins est un travail de longue haleine et les analystes ne s’attendent à aucune amélioration significative à court terme vu l’environnement économique qui se dégrade. «Le rattrapage attendu sur la deuxième partie de l’année pourrait être difficile au regard de la poursuite des contre performances en été. Nous pensons que face à l’offensive de Leclerc et d’Intermarché, notamment sur les prix, Carrefour ne pourra pas récupérer l’intégralité du terrain perdu. La démotivation guette. Il y a un gros problème de management», souligne un analyste.
Et les inquiétudes en France se doublent d’incertitudes sur les activités brésiliennes qui représentent le second marché de Carrefour. En effet, des rumeurs de plus en plus pressantes laissent à penser qu’elles pourraient être cédées à Wal-Mart faisant du leader mondial également le numéro 1 de la distribution au Brésil.
Des actionnaires très impatients
Jusqu’ici, le directeur général de Carrefour, Larf Olofsson, a refusé de s’en séparer. Il se dit plutôt ouvert à des partenariats en Amérique latine. Mais il pourrait bien être contraint de plier. Groupe Arnault et Colony Capital qui détiennent 13,76% des actions de Carrefour exercent une pression très forte pour récupérer leur investissement. En effet, ils sont entrés chez Carrefour pour un prix de revient estimé à 53 euros par action. Or, le titre ne vaut plus que 18,7 euros, en chute de plus de 40% depuis janvier. Virtuellement, les pertes sont colossales. «La vente des actifs au Brésil permettrait à ces deux actionnaires de sortir à bon prix», juge un analyste.
C’est peu dire que Larf Olofsson a intérêt de rassurer les investisseurs demain. «Il est sur la sellette», avertit un analyste. A la moindre erreur, ce sera la porte.
Avec son chèque en €uromillions, son parachute doré, sa retraite chapeau et ses stocks options…
C’est vrai qu’à son âge (63 ans) on peut se demander quelle est sa priorité…
L’avenir de Carrefour ou pouvoir profiter de sa juteuse retraite le plus rapidement…
La réponse est bien sur dans la question.