Vendredi matin, à l'appel de la CFDT et de la CGT, des salariés ont débrayé et fait signer une pétition devant le magasin du quartier Saint-Serge. Beaucoup de clients les ont soutenus.
Des caisses automatiques, des pesées de fruits et légumes en libre-service,
des produits pré-emballés en boucherie, des surgelés et des précuits en boulangerie, des services financiers transférés, des services après vente (SAV) supprimés... la liste
est longue.
« Nos métiers disparaissent, relève Annie Duschesne, déléguée syndicale CFDT, assistante de caisse. Et nos effectifs diminuent. »
Vendredi matin, au Carrefour Saint-Serge, ils étaient plus d'une quarantaine de salariés à débrayer et à
alerter les consommateurs.
« Si l'emploi se dégrade chez nous, les clients en subiront aussi les conséquences, reprend Serge Marais, délégué CGT, animateur de vente. Moins de personnes dans les rayons, en caisse, dans les stands et les services... cela ne peut plus durer !
»
La baisse des effectifs y est significative : « Nous étions 305 salariés en 2008, nous ne sommes plus que 270 en 2010. Plus grave, à Grand-Maine, on est
passé de 337 en 2009 à 292 en 2010. »
Au total, ce sont près de 80 personnes en moins. Cette diminution des effectifs se répercutent sur les conditions de travail (lire plus bas).
« Il n'y a plus aucune embauche de personnes en CDD, témoigne Jacques Cady, délégué CFDT à Grand-Maine, conseiller en vente. Maintenant, on craint des licenciements
pour nous. A quelle sauce les contrats à durée indéterminée vont être mangés ? »
Après la réduction des services après vente, c'est au tour des antennes « Carrefour banque » d'être transférés au sein d'une unité centrale. « Cinq personnes sont concernées à
Saint-Serge. Elles appréhendent ce départ, le fait aussi de ne plus appartenir au groupe. » Pour Annie Duchesne : « Toutes ces suppressions de postes, ces restructurations
ont pour but réduire les coûts salariaux, de faire des économies. » Serge Marais y voit la volonté « d'une réduction de 4,8 milliards des dépenses du groupe d'ici 2012 dont 2 milliards pour cette année, comme l'a annoncé Lars Olofsson, le Pdg. »
Alors, vendredi matin, devant les portes de Saint-Serge, avec leurs collègues, ils ont clairement réfusé « d'être des cibles d'ajustement ! »