À l'automne 2006, Thierry Blaszezyk et son épouse reprenaient l'Intermarché de Surgères. Jeudi dernier, ils répondaient de harcèlement moral devant le tribunal correctionnel de La Rochelle. Dès le début de l'audience, l'affaire prenait une connotation particulière puisque trois anciennes salariées étaient assises sur le banc des parties civiles.
Âgées d'une quarantaine d'années pour deux d'entre elles et d'une vingtaine d'années pour la troisième, elles avaient travaillé entre septembre 2006 et janvier 2008 sous la responsabilité de Thierry Blaszezyk, PDG de la société et sous celle de son épouse Marie, directrice générale.
Vingt-trois années d'armée
Le PDG est l'actuel maire de la petite commune de Vouhé.L'intéressé précisait sa position de vice-président de la Communauté de commune de Surgères (en charge de l'action sociale). Le mis en cause, dont il fut rappelé les vingt-trois années dans l'armée et dont l'expertise psychologique mettait en évidence un fonctionnement rigide, niait d'un bloc toutes les accusations des anciennes salariées concernant la dégradation de leurs conditions de travail qui avaient porté atteinte à leurs droits, dignité, santé psychique. Les trois femmes avaient souffert de dépression. La médecine du travail avait prononcé une inaptitude totale. Le licenciement avait suivi. (1)
Le PDG balayait aussi de la main les témoignages allant dans le sens des plaignantes, défendues par Mes Marie Legillon et Claudine Paillet. S'il reconnaissait avoir pu être parfois autoritaire, il justifiait que cela avait été pour la bonne marche de l'entreprise. Son épouse, mise en cause dans un dossier, lâchait simplement : « J'ai dû m'emporter mais pas en disant des gros mots ».
Yves Fliche, l'avocat du couple, faisait entre autre valoir des attestations d'autres salariés d'Intermarché qui vantaient les mérites de M. et Mme Blaszezyk. Il tentait d'autant plus de mettre à mal l'accusation de harcèlement que le ministère public le considérait comme établi et avait requis la condamnation de chaque membre du couple à 2 mois de prison avec sursis, mise à l'épreuve pendant 18 mois et à deux fois 5 000 euros d'amende avec sursis.
Le tribunal condamnait le mari et son épouse à trois mois de prison avec sursis et à verser solidairement 4 000 euros à deux des plaignantes et 3 000 à la troisième.
(1) Les trois salariées ont fait valoir la responsabilité de leur ancien employeur devant le conseil des prud'hommes.
source: sudouest.fr