Eric Calleya, 53 ans et 13ans de boîte, risque le licenciement. Il nie les faits qui lui sont reprochés
"Les pêches avec lesquelles je suis sorti m'ont été offertes par un producteur qui s'installe sur le parking d'Aldi. Je n'ai rien volé", clame Eric Calleya, responsable du magasin istréen, qui risque le licenciement.
A près treize années passées au sein de l'enseigne Aldi Marché, Eric Calleya, 53ans, n'imaginait pas "être traité comme ça".
Responsable du magasin istréen aux Cognets depuis trois ans, il a été mis à pied le 23juillet dernier. Ce qui lui est reproché? "Des agissements fautifs qui appellent une sanction disciplinaire pouvant aller jusqu'au licenciement", indique la lettre de convocation qui lui a été remise.
"On m'accuse de vol, alors que je n'ai absolument rien à me reprocher", clame Eric Calleya.
"C'était vendredi soir (le 22juillet, Ndlr), à la fermeture du magasin, raconte-t-il. Je suis sorti avec un sac de pêches qu'un producteur m'avait données le matin. Comme j'avais oublié ma gamelle du midi, je suis retourné à l'intérieur du magasin. C'est là que mon responsable de secteur est intervenu pour effectuer ce qu'on appelle «un contrôle tard»." Autrement dit un contrôle inopiné, au cours duquel le personnel est fouillé, et qui est pratiqué "environ tous les mois". Ce soir-là, le responsable de secteur trouve, près d'une caisse, un carton rempli de produits provenant du magasin Aldi. "Je comptais les acheter et les emporter chez moi. Mais il était tard, je n'ai pas eu le temps de les faire encaisser car les caisses étaient clôturées; je pensais donc les récupérer le lendemain, se justifie Eric Calleya
. Je sais qu'il y a des contrôles réguliers, je sais ce que ça peut me coûter de voler; je n'aurais jamais pris ce risque."
Des preuves
"Le responsable a insisté pour me faire admettre que j'avais eu l'intention de partir avec les produits sans payer, de les voler, reprend-il. C'est faux! Ensuite, il m'a parlé des pêches avec lesquelles j'étais sorti du magasin. Ces fruits ne proviennent pas de chez Aldi." Et de présenter une attestation signée de ce producteur "qui s'installe depuis plusieurs années sur le parking et qui nous donne souvent des fruits, à moi comme à d'autres employés d'ailleurs." L'intérimaire qui travaillait ce jour-là avec Eric Calleya confirme également, par écrit, que "le sac lui a été remis le matin, à l'ouverture, en ma présence."
Des preuves que le responsable du magasin ne manquera pas d'apporter ce jeudi 4août. Convoqué par sa hiérarchie, il risque de perdre son emploi. "A partir de jeudi, la direction a un mois pour se décider, indique Gérald Varlet, du syndicat CFTC, qui assistera Eric Calleya le jour de l'entretien. En attendant, mis à pied à titre conservatoire, Eric Calleya ne comprend pas "ce qui lui tombe dessus". "Je suis dans la boîte depuis 13 ans, je n'ai jamais eu de problèmes. Tout ça, est-ce pour me faire partir parce que je suis trop vieux?", interroge-t-il.
De son côté, la direction nous a fait savoir qu'elle ne souhaitait faire aucun commentaire sur une procédure en cours.